La préoccupation des arbres nourrit mon travail depuis des années. Par un heureux hasard, le septième platane de l’allée Buffon du Jardin des Plantes – source d’inspiration récurrente – est venu enrichir la forêt de mes bonnes fortunes.

 

L’élagueur chargé de l’abattre le 9 novembre 2020 m’a gardé l’amorce des branches charpentières, préconisant un séjour dans l’eau afin d’évacuer la sève qui risque de faire éclater le bois. Les six mois requis ont passé et le tronçon évidé à la gouge apporte la preuve que, mort ou vif – même s’il n’atteint jamais la puissance du platane n° 14 028 à l’angle de la rue Linné, avec ses racines de pachyderme, son torse et ses membres au pelage de panthère – le n° 7 continue d’exister. Pendant qu’il trempait dans une bassine d’eau, pour tromper l’attente, j’ai fabriqué des simulacres qui ont évolué vers la cage thoracique. Peut-être sous l’influence de Vésale, auquel cas l’anatomiste de la Renaissance dont la rue fait face à l’atelier m’aura aussi inspiré le titre de l’exposition en vue : L’anatomie d’un arbre.